Alphonse de Liguori et le doute

Jury de soutenance :

• M. Le Professeur Grégory Woimbée (ICP), Président du jury
• Mme Le Professeur Catherine Fino (ICP), Directrice de thèse, Rapporteur
• M. Le Professeur Gilles Berceville (ICP), Rapporteur
• M. Le Professeur Alain Thomasset, Rapporteur externe

Résumé de la thèse :
Le discernement moral est exigeant et souvent inconfortable. La suppression du doute éviterait les tourments de la conscience ou, encore, les tensions rencontrées quand il s’agit d’élaborer des normes communes. Pourtant, pour le théologien moraliste, si le doute est une épreuve, il doit pouvoir aussi être l’occasion de la grâce. Saint Alphonse de Liguori, grand casuiste de la période moderne, a placé le doute au cœur de sa théologie morale. Dans une perspective pratique, il s’y confronte puisqu’il résout des cas de conscience en élaborant des opinions probables. Pris entre laxisme et rigorisme, il exerce cet art du discernement en recherchant l’équilibre entre loi et conscience, avec le système équiprobabiliste. Cependant, le doute est aussi, pour lui, une épreuve insupportable qui prend la forme du scrupule. Ce dernier se nourrit de l’angoisse de la damnation, se soigne par la vertu d’obéissance, et cherche à éviter le doute. Cette thèse vise à expliciter ce rapport ambivalent au doute, avec ses forces et ses limites, afin, en traversant l’épreuve de l’incertitude, de trouver des ressources pour une régulation réciproque de la loi et de la conscience, qui laisse de la place à la grâce.

Mots clés :
Alphonse de Liguori – Autorité – Casuistique – Conscience douteuse – Discernement – Doute – Loi douteuse - Obéissance - Opinion probable – Scrupule – Système équiprobabiliste.