Pertinence de l’analogie familiale pour une ecclésiologie trinitaire en Afrique

Pertinence de l’analogie familiale pour une ecclésiologie trinitaire en Afrique
 

La "nouvelle" ecclésiologie de « l’Église-Famille de Dieu » en Afrique, issue de la première Assemblée spéciale des Évêques d'Afrique, s'inscrit dans un long parcours de la théologie africaine que la présente thèse propose de mesurer. Elle examine comment s’est construite cette catégorie ecclésiologique à travers des expériences pastorales dans l’ex-Congo Belge, en Tanzanie et au Burkina Faso.

Cette analogie de l’Église-Famille de Dieu, étroitement dépendante des thèses de l’inculturation, subit alors une certaine éclipse dans la période postconciliaire, au profit de l’ecclésiologie de communion. Néanmoins, elle retrouve une actualité dans la préparation du Synode africain de 1994, même si l’exhortation apostolique post synodale Ecclesia in Africa la relativise en 1995 et que les théologiens africains la soumettent à un débat critique.

Le magistère propose alors de travailler une analogie trinitaire pour parler adéquatement de cette analogie familiale de l’Église en Afrique. Les ressources mobilisées pour élaborer cette analogie trinitaire sont celles de Lumen Gentium avec ses arguments scripturaires et patristiques. Quoique disputée, une analogie sociale de la Trinité pour rendre compte de l’Église n’est alors pas impossible. Elle dépend d’une juste appréciation de la périchorèse divine pour éviter le trithéisme et un « excès d’analogie trinitaire ». Le modèle trinitaire peut alors être présenté dans son exemplarité pour humaniser certaines relations sociales.