"...Mais délivre-nous du mal" : un itinéraire baptismal

"...Mais délivre-nous du mal" : un itinéraire baptismal de la demande de délivrance du Notre Père à son déploiement dans l’existence chrétienne : la liturgie baptismale aux prises avec le mal et ses transformations

Tout au long de son ministère, le Christ donne un enseignement sur le mal et lutte contre une telle réalité. Cette attitude trouve un ancrage dans la prière du Notre Père dont les deux derniers stiques, - « ne nous laisse pas entrer en tentation », « mais délivre-nous du Mal » -, engage le chrétien dans un combat contre toutes formes de mal. Prière individuelle et communautaire, le Notre Père se déploie dans la liturgie baptismale et informe la lutte contre le mal, la renonciation à Satan constituant le moment paroxystique du processus d’initiation. C’est alors à partir de la demande finale du Notre Père et la place que celle-ci occupe dans ce processus que les rites exorcistiques et apotropaïques jalonnant l’initiation peuvent trouver une justification. Bien plus, en raison de l’ambivalence herméneutique du vocabulaire utilisé pour nommer le mal, celui-ci apparaît pour ainsi dire polymorphe et changeant, nonobstant son caractère nuisible. Dès lors, en suivant l’évolution de la liturgie, dans un mouvement allant du quatrième siècle à la réforme liturgique initiée par le concile Vatican II, il s’agit d’analyser les métamorphoses du mal dans les rites d’initiation, et cela à partir de la demande de délivrance du Notre Père. On constate ainsi que, au cours du temps et au cœur même des rites, certains accents exorcistiques se déplacent en fonction du caractère « migratoire » du Notre Père. Au terme du parcours, une question fondamentale surgit donc : Si on est effectivement délivré du mal lors du baptême, pourquoi le demander chaque jour dans la prière du Notre Père ? En engageant le croyant dans une lutte quotidienne contre le mal, la liturgie baptismale semble fournir des éléments de réponse à cette interrogation existentielle.

Jury de soutenance

• Gilles Drouin, Professeur extraordinaire à l'ICP, président du jury
• Isaïa Gazzola, Professeur extraordinaire à l'ICP, directeur de thèse, rapporteur interne
• Roland Lacroix, Professeur extraordinaire à l'ICP, rapporteur interne
• Marco Gallo, enseignant à l'ISSR de Fossano, rapporteur externe