L'Expérience dans l'anthropologie de M. MESLIN

Jury de soutenance :

• M. Le Professeur Jean-Louis SOULETIE (ICP), Président du jury ;
• M. Le Professeur Patrick PRÉTOT (ICP), Directeur de thèse ;
• Mme Le Professeur Brigitte CHOLVY Rapporteur externe ;
• M. Le Docteur Olivier PRAUD (ICP), Rapporteur interne.

Résumé de la thèse :
Le point de départ est une affirmation synthétique que Michel Meslin donne de sa recherche : l’anthropologie religieuse serait une « propédeutique » ou une « nécessaire médiation » à « toute réflexion théologique sur l’homme croyant ». La présente recherche vise donc à identifier les implications théologiques d’une approche de l’expérience religieuse qui cherche à tisser des ponts entre anthropologie et théologie. C’est à ce titre que la théologie du « sujet-croyant » de Schleiermacher est centrale et que la philosophie du devenir d’Héraclite d’Éphèse apparaît éclairante pour penser l’expérience.
M. Meslin revisite également la notion de religion à partir de celle de « sacré-vécu ». En confrontant sa pensée avec d’autres, on met en lumière le débat non clarifié entre « expérience religieuse » et expérience historique chrétienne dans un temps où certains voudraient voir la fin de la religion (par ex. Daniel Dubuisson). Par ailleurs, on est conduit vers un autre débat, celui qui concerne la notion d’homo religiosus. En dialogue critique avec Julien Ries et aussi avec Mircea Eliade, M. Meslin réfute une telle hypothèse dans laquelle il voit un anthropomorphisme qui s’ignore et surtout une posture dangereuse pour la validité de l’anthropologie religieuse, une critique que l’on peut prolonger en désignant la théorie de l’homo religiosus comme une forme de modalisme.
Enfin, alors que l’anthropologie s’arrête à un seuil que seule la foi peut franchir, cette dissertation montre comment et en quoi, elle peut devenir une « propédeutique » pour la théologie, en tant qu’elle se met à l’écoute des croyants. Se déployant dans un « univers cognitif » unique, où subjectivité et objectivité se conjuguent, la prise en compte de l’expérience religieuse questionne en effet certaines options théologiques (par ex. la distinction entre fides qua creditur et fides quae creditur) et pose en définitive la question de savoir s’il s’agit d’un « lieu théologique ».

Mots-cles : anthropologie religieuse, anthropologie théologique, théologie fondamentale, Michel Meslin, anthropologie religieuse, expérience religieuse, homo religiosus, sacré, religion, anthropologie théologique, julien ries, propédeutique.