Soutenance
Paris
le 12 juillet 2024, de 14H30 à 18H00

Le mystère de Dieu et de la création, fondement et principe d’une théologie du temps chez Grégoire de Nysse

Soutenance de thèse en théologie par M. l'Abbé Faustin Nzabakurana

Le mystère de Dieu et de la création, fondement et principe d’une théologie du temps chez Grégoire de Nysse


Qu’est-ce que le temps ? Peut-on en avoir une conception théologique ? Grégoire de Nysse fait partie de ces penseurs qui, au IVe siècle de l’ère chrétienne, se sont saisis de ces questions. En s’inspirant de l’héritage philosophique et biblique, ainsi que de de la réflexion théologique de ses prédécesseurs, le Nysséen conçoit une théologie positive du temps qui est ontologique, dynamique et progressive. De prime abord, il postule que le temps est une réalité créée. Cela suppose que le temps a un commencement et une fin. D’autre part, il démontre que la catégorie du temps n’est pas une réalité extérieure à la création : le temps est la création. À savoir que le temps est le mode d’être de la création, de même que l’éternité est le mode d’être de Dieu. Dans le monde de la pensée antique, cette vision nysséenne est révolutionnaire. En effet, si la mentalité de son époque laissait entendre que le temps a une allure cyclique, Grégoire affirme plutôt que le temps a commencé à un instant de la création et évolue progressivement vers son achèvement. En outre, face à la mentalité de son époque qui considérait le temps comme un fardeau, une force négative, une dégénérescence, le Nysséen insiste sur sa valeur sotériologique.

Selon lui, dans une dynamique descendante et ascendante, le temps créé est un cadre dans lequel la liberté infinie de Dieu – l’éternité de Dieu – rencontre la liberté finie de l’homme – la temporalité de l’homme –, en vue d’une vie de communion entre ces deux êtres : le créé et l’incréé. Grâce au mystère du Christ – son incarnation, sa mort, sa résurrection et son retour dans la gloire –, la finitude du temps créé est surélevée et trouve son achèvement dans l’éternité de Dieu. Cette conception nysséenne du temps conditionne ainsi, de manière décisive, sa réflexion sur la temporalité du cosmos, l’éternité de Dieu, la situation de l’homme face à la mort et la possibilité d’une espérance. De plus, cette vision apparaît comme une ressource pour repenser la théologie au XXe siècle.
 

Jury de soutenance

  • Gilles Berceville, Professeur à l'ICP, président du jury
  • Isaïa Gazzola, Professeur extraordinaire à l'ICP, directeur de thèse, rapporteur interne
  • Marie-Laure Chaieb, Professeur à l'Université Catholique de Lyon, rapporteur externe
  • Michel Fédou, Professeur émérite aux Facultés Loyola Paris, rapporteur externe
Contact mail :
Véronique Dalle
Lieu(x) :
  • Paris
Publié le 1 juillet 2024 Mis à jour le 2 juillet 2024

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