Sumérien - Séminaire de lecture de textes

Compétences à acquérir à l’issue de l’enseignement
Cette formation s’adresse à des étudiantes et étudiants ayant suivi une initiation à la langue sumérienne et à sa grammaire, et qui désirent découvrir les œuvres littéraires et les traditions culturelles créées dans le pays de Sumer. Plusieurs compétences pourront être acquises :
- Approfondissement des acquis sur la langue sumérienne, sa grammaire
- analyse grammaticale et linguistique
- déchiffrement des signes, capacité à lire des textes directement en cunéiforme, notamment des œuvres littéraires
- découverte de corpus textuels : inscriptions royales et récits mythologiques
- rendre compte de débats d’interprétation relatifs au sens des textes
- mieux connaître l’histoire et la civilisation sumériennes

Le niveau 2 de sumérien cherchera à consolider les acquis de première année en proposant une initiation à la lecture d’œuvres sur la base de manuscrits cunéiformes, notamment par l’étude d’une inscription classique, du souverain Gudéa de Lagash, et d’une composition littéraire.

Le sumérien, première langue attestée dans l’histoire et qui ne se rattache avec certitude à aucun groupe linguistique connu, fut parlé au 3e millénaire avant notre ère dans la Mésopotamie méridionale - l’Irak contemporain -, où il fut principalement employé dans des textes administratifs ou juridiques, des inscriptions royales, et, dans une moindre mesure, dans des œuvres littéraires. Disparaissant par la suite comme langue vivante, le sumérien fut conservé durant deux mille ans comme langue savante, un peu à l’instar du latin au Moyen-Âge : des corpus importants de textes littéraires, mythiques, cosmogoniques, d’hymnes et de liturgies se transmirent alors grâce aux efforts des scribes akkadiens, révélant une des plus influentes cultures de l’Antiquité, riche de légendes et d’épopées, tel le récit d’Enmerkar, le souverain ayant inventé l’écriture. Si le titre du fameux ouvrage de Samuel N. Kramer nous rappelle que l’histoire commence à Sumer, le sumérien, connu par des sources écrites datant de la fin du 4e millénaire avant notre ère, ouvre l’accès à des documents témoignant de l’organisation et de l’histoire des premières cités de Mésopotamie, à une tradition littéraire dont l’ampleur fut patiemment redécouverte et à une langue spécifique, encore objet de débats linguistiques.

Le niveau confirmé a pour objectif l’initiation à la lecture de textes sumériens, directement en cunéiforme, tout en s’adaptant au niveau de chacun grâce à des aides et des indications fournies en classe. Les étudiant(e)s se formeront en premier lieu à la lecture de textes sumériens anciens du troisième millénaire avant notre ère, grâce au déchiffrement d’une composition conservée au Louvre, dite Cylindre de Gudea, célèbre roi de la ville de Lagah aux alentours du 22e siècle avant notre ère. Par la suite, une initiation au travail d’édition, basé sur une partition entre divers manuscrits, sera assurée par l’exemple d’une œuvre littéraire, Enki et Ninmah, un récit anthropogonique, de création de l’humanité. Ce texte, connu par seulement cinq manuscrits des 2e et 1er millénaires, permettra ainsi aux étudiant(e)s de se familiariser avec les signes d’époque paléo-babylonienne et d’aborder le déchiffrement de tablettes parfois complexes. Il s’agira également d’approfondir les acquis, en analysant de manière extensive les aspects grammaticaux de ces textes.