Qui êtes-vous ?
Je me destinais initialement à être professeur d’anglais.
La découverte de l’Évangile et de l’Église, alors que j’étais en terminale, a petit à petit infléchi une trajectoire toute tracée.
Pendant mes études d’anglais, j’ai commencé à
me former sur le plan de la foi (je n’étais jamais allée au « caté » !) et à m’engager dans des mouvements comme ATD-Quart-Monde.
Dès l’âge de 23 ans, j’ai commencé à travailler à plein temps en Église. Un 1
er cycle de théologie à Lyon, entre 1986 et 1989, m’a
structurée et nourrie intellectuellement, spirituellement et pastoralement pendant une quinzaine d’années.
Mes études à l’ISPC se sont ensuite étalées sur… 11 ans. J’ai fait une première année en 2002-2003, à la faveur d’un mi-temps sabbatique, au terme de 10 ans de mission comme aumônier d’étudiants à l’université de Nanterre. Ce n’est qu’en 2010 que j’ai pu reprendre le cursus de 2
nde modalité. Cet étalement, dû aux circonstances, a été bénéfique dans la mesure où la réflexion théologique a toujours irrigué mon travail pastoral, mais aussi parce que j’ai le sentiment d’avoir été à la fois
témoin et participante d’une évolution « historique » de la réflexion catéchétique.
Un souvenir ?
Lorsque j’ai commencé mes études à l’ISPC, presque tous les étudiants de 2
nde modalité (une session par mois) étaient engagés dans la catéchèse de l’enfance. Avec une collègue du diocèse de Nanterre, nous étions les seules engagées dans le catéchuménat et la formation des adultes. Nous n’avions toutefois pas le sentiment d’être « hors sujet ».
La parution en 1996/1997 du RICA (Rituel de l'Initiation Chrétienne des Adultes), du DGC (Directoire Général pour la Catéchèse) et de la Lettre aux Catholiques de France, suivie du livret
Aller au cœur de la foi (2003), étape vers le
Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France (2006), avaient en effet ouvert à l’ISPC la perspective de travail qui est encore la nôtre aujourd’hui.
Finalement, dans toutes ces années, il s’est agit de comprendre toujours mieux en quoi
l’initiation chrétienne des adultes inspire toute forme de catéchèse, et même toute formation chrétienne. Cette simple question nous conduit finalement à
revisiter tous les domaines de la théologie.
Comment êtes-vous devenue professeur ? dans quel domaine ?
J’ai commencé à enseigner en 2013, après avoir travaillé 21 ans comme laïque en mission ecclésiale dans le diocèse de Nanterre.
On m’a d’abord demandé d’être pilote de pôle et de coanimer un TD de lecture des textes fondamentaux de la théologie catéchétique.
Puis j’ai coanimé tous les ans une
équipe de tâche, dans le pôle évangéliser ou dans le pôle former. Belles expériences que ces cours à deux voix
si typiques de l’ISPC. L’accompagnement des étudiants en mémoire de M2 m’a confrontée aux défis de l’interculturalité, titillant ma fibre pédagogique. J’ai eu à cœur de mettre au point de nombreux cours de méthodologie, à l’ISPC, au CATU (
Certificat d'Approfondissement de la Théologie Universitaire) et dans d’autres cursus de l’ICP.
J’ai toujours aimé accompagner les « débutants », dans la foi comme dans la recherche universitaire ! Finalement une constante dans l’enseignement que j’ai donné à l’ISPC, mais aussi à l’IER (
Institut Supérieur de Sciences Religieuses), aura été l’initiation chrétienne, et le nécessaire tissage entre catéchèse et liturgie.
Depuis deux ans, j’ai réduit mon temps de travail, et me voici sereine et pleine de projets pour aborder la retraite !
Un souhait pour les étudiants ?
Je voudrais les encourager à
profiter au maximum de la chance qui est la leur de pouvoir suivre des études à l’ISPC.
Il faut tout faire pour ne pas rater la chance de vivre une véritable
conversion, intellectuelle et spirituelle, qui illuminera pour longtemps notre manière d’ « être avec » et d’annoncer l’Évangile.