DU Santé mentale, psychologie existentielle et phénoménologie : une formation originale pour interroger la dynamique de la relation de soin

Jacques Arènes, psychologue clinicien, psychanalyste, nouveau directeur du DU, présente la formation et fait un point sur la promotion en cours :

Quels sont les objectifs du DU Santé mentale, psychologie et phénoménologie de l'ICP ?

Cette formation a été construite dans le but de donner accès à des approches du soin psychique peu connues en France mais faisant l’objet d’une attente forte. Ces approches se nourrissent en effet d’interrogations indispensables sur la manière dont les personnes en souffrance expérimentent à la première personne leur rapport à leur corps, à l’espace, à la temporalité, aux événements qui les affectent. Si la dimension pathologique clairement identifiée est abordée en ce DU (deuils, psychotrauma, addictions), les enseignements explorent le champ de ce que l’existence humaine, quelle qu’elle soit, charrie d’angoisses, de manques ou de questions douloureuses. Cette psychopathologie de la vie quotidienne impacte ainsi ceux qui bénéficient du soin comme ceux qui les accompagnent.

Quels sont les profils des stagiaires de la première promotion du DU ?

Nous avons principalement des psychologues cliniciens et des psychiatres, mais aussi des intervenants paramédicaux ou sociaux. Leurs champs d’intervention sont variés, dans le domaine de la psychopathologie de l’enfant ou de l’adulte, en exercice libéral ou à l’hôpital, en psychiatrie, mais aussi dans des services de médecine ou de soins palliatifs.

Dans chaque type de situation de soin ou d’accompagnement, marqué par sa singularité, la même démarche est possible : chercher à mettre en évidence comment le patient expérimente son état de vie actuel ; identifier les ressources et les normes vitales que la personne mobilise ; ne pas chercher immédiatement à comprendre le processus morbide, c’est-à-dire à en examiner les causes, mais vouloir d’abord reconnaître la manière personnelle avec laquelle le sujet en rend compte. Du côté du soignant, il s'agit d'arriver à accueillir la personne d’une manière plus globale, et d'entrer en relation d’une manière authentique avec elle.

Qui sont les intervenants ?

Les enseignants de cette formation sont aussi bien des philosophes que des praticiens (psychologues ou psychiatres), parfois les deux ! Avec à chaque fois l’exigence de mettre la phénoménologie et la psychologie existentielle au service de la clinique. Ce DU illustre la manière par laquelle une philosophie au questionnement exigeant peut être « utilisée » concrètement pour saisir en richesse de la rencontre thérapeutique. Plus qu’un savoir dispensé, c’est un autre regard, une lecture différente de la relation soignant/soigné qui a été proposée.
Les sujets de mémoire de fin d’étude le montrent bien, de nombreuses facettes de cette rencontre sont abordées : qu’expriment les patients à travers leurs rêves ? Comment les accompagner dans leurs choix, notamment quand ils ont un trouble addictif ? Comment saisir de l’intérieur des phénomènes aussi courants que la confiance en soi et même le désir d’exister ? Comment accompagner des patients qui perdent leur foi en l’évidence du monde sensible ? Faut-il remettre en cause la notion de neutralité du thérapeute ? Et, surtout, comment faire en sorte que la rencontre thérapeutique soit « vraie » ?
 

La formation continue à l’ICP

Via des parcours diplômants ou non diplômants, sur mesure ou modulaires, compatibles avec le maintien d'une activité professionnelle, les formations de l’ICP couvrent des domaines variés qui veillent à répondre aux besoins actuels et à venir des entreprises, des associations et des administrations dans les secteurs de la solidarité, de la médiation, du management et de la QSE (Qualité, Sécurité, Environnement).