Le pape François : un héritage transformateur pour l’éducation et l’enseignement supérieur

Le décès du pape François marque la fin d’un pontificat exceptionnel. S’il a profondément renouvelé l’image de l’Église dans le monde, il a aussi laissé une empreinte durable dans un domaine moins commenté : l’éducation.

À une époque marquée par la fragmentation, la perte de repères et la crise écologique, François a placé l’éducation au cœur de sa réflexion sur l’avenir. Son message dépasse largement les frontières de l’Église catholique : il s’adresse à toutes celles et ceux qui croient encore en la puissance de l’éducation pour transformer le monde.
 

Penser l’université autrement

Dans sa constitution apostolique Veritatis gaudium, publiée en 2017, le pape propose une refondation ambitieuse de l’enseignement supérieur catholique. Dialogue interdisciplinaire, ouverture aux autres cultures, mise en réseau des établissements à l’échelle mondiale, engagement concret dans les réalités sociales : ces principes pourraient inspirer bien au-delà des universités catholiques.

François défend une idée forte : le savoir ne peut être coupé du réel. Il doit entrer en dialogue avec les grandes questions contemporaines, y compris les plus sensibles. L’université devient alors un lieu vivant, en prise avec le monde, capable d’accompagner les mutations culturelles, sociales et spirituelles de notre temps.
 

Une réforme structurelle au service d’une vision

En 2022, une réforme de la Curie romaine aboutit à la création du Dicastère pour la Culture et l’Éducation. Au-delà de l’aspect institutionnel, c’est un signal fort : l’Église entend ainsi penser ensemble la culture et l’éducation, dans une logique de décloisonnement et d’unité.

Dans cette dynamique, les établissements catholiques sont appelés à jouer un rôle actif dans le débat public, à contribuer à la formation des consciences et à construire des ponts entre les disciplines, les générations, les croyances.
 

Former des intelligences... et des consciences

Le pape François a toujours défendu l’éducation intégrale. Il s’agit ici de transmettre des savoirs mais aussi de développer le sens critique, l’ouverture à l’autre, le souci du bien commun.
Son Pacte éducatif mondial, lancé en 2019, appelle à une mobilisation collective des éducateurs, des familles, des institutions pour bâtir une humanité plus fraternelle, plus responsable, plus solidaire. Il invite à repenser les modèles éducatifs à partir de la dignité humaine et du bien commun.

Dans un moment où la question du sens de l’école, de l’université et de l’éducation en général traverse toute la société, l’héritage éducatif du pape François résonne avec force. Il nous invite à ne pas réduire l’éducation à des compétences techniques ou à une logique utilitaire. Il nous rappelle qu’éduquer, c’est espérer. Espérer en l’humain, en sa capacité à apprendre, à se transformer, à bâtir un monde plus juste.
À l’Institut Catholique de Paris, cet appel nous touche particulièrement. Il nous engage à rester un lieu de réflexion libre, de formation exigeante, d’ouverture et d’attention à l’autre.