Les 12, 13 et 14 octobre 2022 aura lieu le colloque "Le Missel à l’épreuve du temps". Il permettra de comprendre le rôle et l’impact du missel romain : comme livre liturgique, comme acte de discernement dans la tradition de la messe et comme objet utilisé par les prêtres et les fidèles.
A cette occasion, découvrez ou re-découvrez l'histoire de ce livre et les évolutions issues de la nouvelle traduction.
Qu’est-ce qu’un Missel ?
Le Missel romain est un livre destiné à la célébration de l’
Eucharistie, selon les normes en vigueur de l’Église catholique romaine. C'est pourquoi il est dit "romain".
Que contient-il ?
Il contient les textes de prière pour la célébration de la messe, le dimanche comme pour tous les jours de l’année. Il est organisé en plusieurs parties, selon la structure de l’année liturgique et des fêtes chrétiennes (Avent, Noël, Carême, Semaine Sainte et Pâques, Temps ordinaire), ainsi que des différentes étapes de la célébration de la messe.
A quoi sert-il ?
Pour chaque dimanche, un ensemble de textes est prévu afin de permettre à toute l’assemblée des personnes présentes de partager une même prière et louange.
Qui l’utilise ? Est-ce un livre public ?
Le texte est destiné en premier lieu aux ministres ordonnés évêques et prêtres qui président la messe. Il est également employé par divers acteurs (diacres, musiciens et chantres ou fidèles laïcs) afin d’assurer leur mission liturgique au service de la célébration de la messe.
Qui l’a écrit ?
Il est le fruit de la vie liturgique de l’Église qui, dès ses commencements, a exprimé sa prière et sa foi au travers de mots, de chants, de gestes et de prières. Progressivement, des textes sont apparus afin d’en conserver la mémoire et la richesse, mais également d’assurer ainsi la communion entre tous les chrétiens de par le monde.
La version initiale du Missel romain a été publiée en latin, suite au
concile Vatican II, le 3 avril 1969. Elle sera suivie de deux autres versions en 1975 et 2002. C’est cette dernière, désignée comme editio
tertia typica (3ème édition typique), qui est en vigueur aujourd’hui.
Un nouvelle traduction car la langue évolue
Cette nouvelle traduction en fait-elle un nouveau missel ?
Non, c’est une nouvelle traduction du missel romain contenu dans un nouveau livre. Les nouveautés les plus apparentes tiennent à l’effort constant de l’Église de faire évoluer le langage de sa prière, en ajustant les gestes et les formules, pour permettre la participation de tous.
Quelles sont les nouveautés ?
L’édition du présent missel met, entre autres, l’accent sur certains aspects :
- une révision des traductions des prières, des préfaces et des dialogues rituels : compte tenu de l’évolution de la langue française, il convenait de retravailler les traductions des textes latins tout en les ajustant plus particulièrement au texte source ;
- la mention de l’importance du silence pour la réception fructueuse de la Parole de Dieu ;
- la mention, dans le symbole de Nicée-Constantinople, du terme « consubstantiel » remplaçant le « de même nature » : le terme ‘consubstantiel’ vient exprimer l’identité de substance entre le Père et le Fils au cœur de la vie trinitaire. Il s’agit d’un article de foi. Le symbole des apôtres n’a pas été modifié ;
- le renouvellement des formules de la préparation des dons et de la prière sur les offrandes afin de mieux manifester que Dieu est à la source de ce que nous lui offrons sous la forme du pain et du vin ;
- la mention « il dit la bénédiction » dans le formulaire de la consécration vient rappeler que Dieu est source de toute bénédiction ;
- l’invitation à la communion « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau » permet d’exprimer le mystère de l’Alliance avec Dieu.
Comment s’est fait le travail de traduction ?
Le travail de traduction, qui a été réalisé par un groupe d’experts francophones des différents pays unis dans la Commission Épiscopale Francophone pour les Traductions Liturgiques (
CEFTL), a duré environ 15 ans.
Une équipe de travail (Comiro - Commission du Missel Romain) a été constituée : trois français, un canadien, un suisse, une belge et un belgo-luxembourgeois.
Une traduction très littérale du
Missale Romanum avait été préalablement réalisée. A chaque séance de la Comiro, était d'abord lu le texte latin du
Missale Romanum, puis la traduction littérale, et ensuite la traduction française en usage. Était ensuite comparée cette dernière à l’original latin pour ajustements.
La qualité de la traduction était jugée selon les questions :
1°) Est-elle fidèle ? Exprime-t-elle le sens d’une manière juste ?
2°) Emploie-t-elle un vocabulaire et une syntaxe qui ne soient pas surannés, mais assez clairs et accessibles aux fidèles ? Tout doit être formulé dans un style simple, coulant, apte à être cantillé (lu à haute voix), et surtout à être prié.
Peut-on refuser ce livre ? S’impose-t-il à tous ?
Le Missel romain est destiné à toutes les églises locales, constituant l’Église universelle. Il s'est imposé à tous à partir de sa mise en usage pour chaque pays francophone de la CEFTL.
Pour aller plus loin
Approfondissez le sujet en assistant au colloque
"Le Missel à l’épreuve du temps", du 12 au 14 octobre 2022, sur le campus de l'Institut Catholique de Paris.
Quatre thématiques guideront les débats :
- Le Missel dans l’histoire
- Le Missel, objet liturgique
- Missel du prêtre, missel du fidèle, missel francophone
- Le Missel objet d’art, d’histoire et de débat
Source :
Service National de Pastorale Liturgique et Sacramentelle.
Photo l'illustration : Mateus Campos Felipe. www.unsplash.com