La phénoménologie : un outil philosophique pour repenser les pratiques en psychanalyse et en psychologie ?

Qu’est-ce que la santé mentale ? Comment penser la maladie mentale ?

Les soignants en psychiatrie et en psychologie sont confrontés à une multiplicité de modèles et de méthodes thérapeutiques notamment lorsqu'ils sont amenés à s’interroger sur ce qui caractérise leur patient, ainsi que sur les relations de soin qu’ils établissent avec lui. Pour leur permettre de retravailler leurs pratiques professionnelles, l'ICP, l'Ecole des psychologues praticiens et l'école française de Daseinsanalyse, proposent un nouveau Diplôme Universitaire Santé mentale, Psychologie existentielle et Phénoménologie.
 

Questionner l'univers du patient et sa relation au monde

L’apport des neurosciences a amené les professionnels à repenser le soin dans son geste mais aussi la possibilité de la rencontre avec l’autre.
 
La psychologie existentielle se donne pour objectif de comprendre les représentations, émotions, attitudes et comportements que les personnes développent face à l'existence et aux perspectives de choix de vie. La phénoménologie est une philosophie qui écarte toute interprétation abstraite pour se limiter à la description et à l'analyse des seuls phénomènes perçus. Ces deux disciplines sont encore peu enseignées dans le champ clinique alors qu’elles pourraient renouveler la pratique des soignants en ouvrant de nouvelles perspectives.
 

"Outre une meilleure compréhension des troubles psychiatriques sévères (psychoses, troubles de l’humeur), l’approche phénoménologique permet également une compréhension plus fine de vécus et de situations existentielles plus communes telles que le deuil, l’anxiété, l’ennui, la fatigue, la souffrance, l’expérience de la maladie somatique." Bernard Pachoud, Professeur de psychopathologie, psychiatre et co-responsable du DU

 

A qui s'adresse le DU Santé mentale, Psychologie existentielle et Phénoménologie ?

La formation s’adresse aux psychiatres, psychologues cliniciens, infirmiers en psychiatrie et médecins généralistes qui souhaitent repenser leur pratique à la lumière du corpus philosophique phénoménologique pour s’ouvrir à l’être au monde du patient. Le Diplôme Universitaire devient un lieu de relecture des pathologies à la lumière d’un corpus philosophique passionnant. Il permet d’analyser des cas complexes en s’appuyant sur l’expérience clinique : renouvellement des compréhensions des hallucinations, des délires, des addictions...

Ce dialogue interdisciplinaire constant, s’attachant à être rigoureux et précis, permet de mieux comprendre notre rapport au temps, aux événements, à nos histoires pour l’intégrer dans le geste clinique du soin.

 

Les objectifs de la formation

• S’ouvrir à un corpus philosophique pour retravailler sa pratique professionnelle
• Questionner l’univers du patient et sa relation au monde
• Interroger la continuité entre l’existence de la personne et la pathologie
• Retravailler les enjeux entre objectivité et subjectivité

 

"L’approche clinique phénoménologique contribue à ce que le patient se sente et se sache reconnu et considéré comme une personne, et pas seulement comme un corps malade à traiter. C’est sans doute une des raisons du regain d’actualité de l’approche phénoménologique en psychiatrie, mais aussi plus largement en médecine, dont témoigne au plan international l’abondance de travaux de recherche et de publications."
Bernard Pachoud

   

Responsables de la formation

• Jacques Arènes, Psychologue clinicien et psychanalyste, professeur émérite de l'ICP
• Blandine Humbert, Docteure en philosophie, enseignante et chargée de mission à l'ICP
• Loraine Angenaud, Docteure en Psychologie humaniste et existentielle, psychologue clinicienne, enseignante et directrice de recherche à l'Ecole des Psychologues Praticiens
• Bernard Pachoud, Professeur de psychopathologie, psychiatre, Centre de Recherches Psychanalyse Médecine et Société (CRPMS), Université Paris Cité

>> A lire : Troubles psychiques et somatiques : l'approche phénoménologique, un atout pour la qualité de l'écoute, par Bernard Pachoud