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Des liens se tissent entre le Musée des Beaux-Arts et le campus de Rouen

Rencontre avec Diederik Bakhuÿs, conservateur au Musée des Beaux-Arts de Rouen, en charge des peintures et sculptures anciennes et du cabinet des dessins, pour évoquer le partenariat qui se noue entre la Réunion des Musées Métropolitains et l'ICP Campus de Rouen.

Remise d'ouvrages à la première promotion de la Licence Histoire de l'Art Remise d'ouvrages à la première promotion de la Licence Histoire de l'Art

Que représente pour vous l’arrivée de l’ICP à Rouen et notamment de sa licence Histoire de l’art ?

Nous avons accueilli avec joie la nouvelle de cette installation. Le musée des Beaux-Arts a depuis longtemps noué des partenariats fructueux avec l’Université de Rouen, mais nous ne pouvons qu’applaudir la création à Rouen d’un pôle d’enseignement supérieur appelé à décerner des diplômes en Histoire de l’art. Il manquait jusqu’à présent.

La métropole rouennaise possède un patrimoine d’une exceptionnelle richesse pour les périodes médiévale, moderne et contemporaine, d’importantes collections antiques et d’intéressants fonds extra-européens. Il existe sur le territoire un réseau très structuré d’institutions muséales, regroupées notamment dans la Réunion des Musées Métropolitains. Ces établissements sont naturellement désireux de faire rayonner leurs collections et leur programmation auprès d’un public d’étudiants, mais ils aspirent aussi à accompagner des projets de recherche confiés à de jeunes historiens de l’art. Les sujets possibles sont pléthore et peuvent consister à étudier des ensembles d’œuvres, à travailler sur des collections ou à retracer l’historique des œuvres recueillies par nos musées. Je mentionne ces quelques axes mais il y en a tant d’autres.
 

Quels sont les liens qui existent déjà et comment se concrétisent-ils ?

Ce sont les responsables de l’Institut Catholique de Paris qui ont pris l’initiative d’inviter le personnel scientifique des établissements de la Réunion des Musées Métropolitains à contribuer aux enseignements. Je sais gré à Yann Poincignon, le directeur du campus de Rouen, à Pierre-Emmanuel Perrier de La Bâthie et à Iliana Kasarska qui ont construit le projet de Licence d’Histoire de l’art, de s’être d’emblée tournés vers nous : mes collègues Laurence Marlin pour la période antique, Marie-Lise Lahaye pour les arts de l’Extrême-Orient, Jeanne-Marie David et Florence Calame-Levert pour la période contemporaine assurent – ou assureront dès l’an prochain – des enseignements à l’ICP. J’enseignerai moi-même sur l’art des XVIIe et XVIIIe siècle. Nous sommes tous déjà impliqués dans l’accueil des étudiants. Les contacts avec l’équipe du campus de Rouen, d’emblée confiants et constructifs, sont vite devenus chaleureux. Ils sont notamment fondés sur la conviction partagée que la formation académique a tout à gagner d’un contact direct avec les œuvres d’art et qu’il est important que les étudiants qui s’engagent dans l’Histoire de l’art puissent découvrir les différents métiers qui s’exercent dans nos établissements. Une convention de partenariat doit formaliser ces liens.

Robert Blaizeau, le directeur de la Réunion des Musées Métropolitains, a eu l’occasion de dire à la première promotion des étudiants de la Licence d’Histoire de l’art qu’ils seraient toujours chez eux dans nos musées. Ce n’est pas un vain mot. Les étudiants accueillis au musée des Beaux-Arts sont repartis les bras chargés de catalogues, offerts en cadeau de bienvenue. Nous réitèrerons ces moments conviviaux pour les promotions suivantes. Nous accueillons déjà des étudiants en stage, qui visitent les coulisses des musées et découvrent les différents aspects de nos métiers. Certains ont été associés au montage des expositions Whistler : l’effet papillon au musée des Beaux-Arts ou Passion Japon au musée de la Céramique : ils ont participé à l’installation des œuvres, ont été les témoins des ajustements de la scénographie, ont pu échanger avec les restaurateurs appelés à faire les constats d’état... Ce sont de belles expériences.
 

Quels sont vos souhaits pour la suite ?

Je forme tout d’abord le vœu que toutes les promotions de l’ICP campus de Rouen, et pas seulement les étudiants en Histoire de l’art, prennent l’habitude de fréquenter nos différents établissements.

Les musées de la Métropole effectuent un travail considérable pour faciliter l’accès des jeunes adultes à l’héritage artistique des siècles passés. Nous savons qu’il s’agit-là d’un enjeu culturel et sociétal d’une très grande importance. De ce point de vue, je pense que ce que nous construirons ensemble peut être très fécond. Dans le domaine de l’Histoire de l’art, je suis convaincu que le partenariat que nous avons noué peut constituer une vraie chance pour les étudiants : ceux de Licence, bien sûr, mais à terme aussi pour ceux qui s’engageront dans des cycles longs. Le travail de réflexion mené entre l’ICP et la Réunion des Musées Métropolitains sur l’ouverture d’un Master – qui est aussi le résultat de l’excellence des liens que nous avons noués – comble bien sûr mes vœux !

Publié le 7 juin 2024 Mis à jour le 26 juin 2024

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