Posture de dirigeants : un enjeu professionnel et existentiel ?

Jérôme Gasquet, entrepreneur, coach de dirigeants et co-fondateur de l'Institut Vaugirard - Humanités et Management (IVHM) et du Parcours dirigeant : diriger et faire face à la complexité et à l'incertitude, explique quelles sont les postures du cadre ou du dirigeant et donne quelques pistes pour les fixer.

Comment un dirigeant ou un manager peut définir sa posture ?

Afin de caractériser sa posture, un dirigeant ou un manager peut suivre ces trois axes :

• positionner de façon appropriée un curseur entre ce que l’on est personnellement et ce que notre environnement attend de nous ;
• une façon efficace d’économiser son énergie, d’être et de durer dans un métier de plus en plus complexe ;
• et enfin, une façon d’améliorer le rendement entre l’énergie investie par les équipes dont on a la responsabilité, et le résultat que l’on en attend.

Pour y parvenir, il faut accepter que cela soit un apprentissage et que l'évolution soit progressive, "un exercice souhaitable et atteignable" selon Jérôme Gasquet. Mais pour cela, faut-il avoir conscience qu'elle est composée de 3 dimensions bien distinctes.
 

Quelles sont les 3 postures que le dirigeant ou le manager doit revisiter ?

Jérôme Gasquet décrit les éléments de distinction :

> La posture de vie : c'est celle qui guide nos vies. Elle est le fruit d’un choix effectué non pas une fois pour toute, mais revisitée au fil de l’existence, chaque épreuve pouvant affecter notre façon d’être et de vivre. Prendre une posture de vie, c’est décider d’une certaine façon de prendre sa vie, de l’assumer et de l’incarner. Notre vie serait un journal, on parlerait de ligne éditoriale. Vivre en s’attachant à être lucide, réaliste et optimiste, voilà une posture de vie possible. Et il y en a un infini d’autres possibles. Prendre une posture de vie relève d’un désir, d’une volonté, mais aussi d’un travail récurrent d’ajustement et d’alignement.

> La posture de mission : c'est celle que le dirigeant choisit d’avoir dans l’exercice de sa responsabilité, de la mission qui lui est confiée. Choisir d’incarner sa fonction, en étant proche des personnes, et d’être le garant des intérêts non pas du seul actionnaire, mais de l’ensemble des parties prenantes, voilà une posture possible pour un dirigeant d’entreprise. Il y puise sa source dans un désir d’être qui déterminera dans la pratique, un certain nombre de décisions et d’actes à venir.

> La posture de situation : celle que devra avoir le dirigeant tout au long de sa mission. Il va en effet se trouver confronté à une succession de situations de toute nature (choix décisifs, conflits d’intérêts, négociations compliquées) dans lesquelles il sera souhaitable de ne pas se jeter corps et âmes sans s’être posé au préalable la question de la part de soi qu’il est souhaitable d’engager. Il y a là de la tactique tout court, et de la tactique de soi également.

 

Pourquoi aligner ses postures est un exercice difficile ?

L’enjeu est ici autant professionnel qu’existentiel. Cette situation invite le dirigeant à remettre à niveau ses façons d’être, de dire et de faire mais aussi et surtout à travailler sa posture.
 

"Nos travaux démontrent que cette difficulté devient d’autant plus critique que les écosystèmes se complexifient." Jérôme Gasquet

   

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